Voici un poème à découvrir, par Paul d'Aubin, historien-poète qui s'émeut des révolutions arabes que nous vivons en ce moment.
Vents de Jasmin
Le vent nous porte du jasmin,
comme l'aube nous porte un rêve
et tous les vents de l'Arabie
font voleter le sable d'or.
Alors, de Tunis au Koweït,
résonne, la rumeur des sables
des peuples en effervescence
mus par la soif de Liberté.
Une torpeur s'est dessillée,
comme l'on sort d’un mauvais rêve,
de cauchemars de soumission,
devant le joug des dictateurs,
qui distribuent quelques faveurs,
et, plus encore, tant de souffrances
aux êtres assoiffés d’air pur,
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Tous les parfums de l’Arabie,
les ors et les tapis d’orient,
toutes les faveurs extorquées,
les compliments intéressés
ne sauraient longtemps empêcher
que les Peuples ne se réveillent
et encager encor longtemps
tant d’oiseaux bruissant dans leur cage.
Pourtant les gérontes en place,
les dictateurs momifiés,
imbus de leur gloire passée,
font couler le sang sur les places,
pour sauvegarder l’apparence
d’un pouvoir, qui déjà les fuit;
et les transforme , en «âmes mortes.»
et en sépulcres trop blanchis.
Cependant la peur les tenaille,
La peur du vide les rend fous
Face aux jeunesses désarmées.
Et dans la Syrie oubliée
le sang n’attend pas pour sécher
Les nouveaux torrents de colère
et leur moisson de vies fauchées.
Paul d’Aubin, (1er juin 2011)